Les Accumulations D'Arman

Busy, Arman, 1960 © Photo Éric Simon

L’Accumulation est la création d’Arman. Cette technique artistique consistant à entasser et coller ensemble des objets similaires ou identiques que l’on fait fondre ensuite dans du plexiglas.

Arman donnait beaucoup d’importance aux objets, lui même savait s’il était attiré par tel ou tel instruments. Pour lui c’était une question de « son esthétique »

Il s’intéressait particulièrement à la société de consommation dans laquelle lui même était plongé. : « Production - consommation - destruction » Arman voyait ça comme un cycle.

On les use, après on les jette

Arman a donné beaucoup d’intérêt aux déchets et aux poubelles. Il a commencé à empiler des déchets dans des boîtes de plexiglas. Il trouvait ça beau et n’avait encore aucune idée de la provocation qu’il venait de créer. Une sorte de critique de cette société de consommation.

Par la suite Arman a commencé à collecter toute sortes d’objets et surtout des objets qui avait du sens sur la vie des gens. Par exemple les cadrans de montre, pour lui cela représentait « la personnification de la vie de différentes personnes », les plus gros pouvaient représenter les gens qui avaient le plus de problèmes.

Accumulation de montre, Arman, 1960

Lorsque l’artiste posait ses objets sur son plexiglas, il le faisait par « hasard contrôlé », de façon à ce que cela soit beau et harmonieux. Quelque chose fait au hasard mais contrôlé par le savoir disait-il. C’est ce qui rendait ça esthétique.

Arman se voyait comme un « révolté » ses accumulations étaient là pour amener à penser et à réfléchir sur la société de consommation. Et même sur la société tout court...

Il ne faut pas manger les fruits de l’arbre pendant qu’on le coupe

Avec cette phrase Arman faisait référence à la destruction de la société. Celle que l'on détruit mais que l'on consomme quand même. Grâce à ses accumulations, Arman montre le désastre de la quantité et comme le disait Nicolas Bourriaud "la tragédie du plein".

Arman réalisera aussi des "Fragmentations" reprenant le même principe que les accumulations, mais où les objets sont découpés en plusieurs morceaux. Les objets suivent une sorte de chronologie où l'on voit l'objet se décomposé au fur et à mesure. De là, Arman réalisera aussi "les Coupes", réutilisant la technique de la fragmentation mais sur une seule et même pièce.


Fragmentations, Guitares découpées remontées sur panneaux en bois, Arman, 1999.

Fragmentations, téléphones découpés sur panneau, Arman, 2002

Arman a aussi fait de ses accumulations, des portraits, en accumulant les objets qui appartenait à la personne présenté.

Portrait robot de Beethoven, instruments de musiques et objets divers dans une boite, Arman, 1991

Les Accumulations d'Arman deviendront très populaires. Toutes ses œuvres tournaient autour des objets, et de leur processus de création. Découpage, destruction, accumulation, tel était le travail d'Arman.

Les Poubelles :

Poubelle I, Arman, 1960

Poubelle, Grands de déchets bourgeois, Arman 1960

Ordures et pailles, poubelles des Halles, 1961

Hommage à France Raysse, 1960

Les Accumulations :


Home Sweet home, Arman, 1960

Arteriosclerose, Arman, 1961

Barbecube, Arman, 1969

Stegausorus Plierus, Arman, 1978

Tubes de peinture sur toile, 1986

Accumulation, Tee, Arman, 1994

Chupa Chups, Arman, 2000

Accumulation de trompette, Arman, 2004

Les Monuments :

En 1967, Arman réalise une collaboration avec la firme Renault en faisant de "l'Art Industrie". Toujours dans l'accumulation l'artiste se met à couler ses objets dans le béton. Ils installent plus de 100 monuments à travers le monde.